Résumé : Eine recherche publiée en juin 2023 dans Journal of Applied Psychology indique que les interactions avec l’IA peuvent peuvent engendrer un sentiment de solitude, qui augmente l’insomnie et la consommation d’alcool. Cependant, les interactions Humains-IA stimulent aussi le besoin d’affiliation sociale, conduisant à un comportement d’entraide plus important envers les collègues. Voici pourquoi et comment réagir.
« No person is an island »
L’intelligence artificielle (IA) est de plus en plus intégrée dans les fonctions organisationnelles et dans la vie professionnelle des employés. Cette fusion des employés et des machines modifie fondamentalement les interactions de travail auxquelles les employés sont habitués, les amenant à interagir davantage avec des systèmes d’IA plutôt qu’avec des collègues humains. Cette augmentation de l’interaction entre les employés et l’IA préfigure un glissement vers un système plus « asocial », où les employés peuvent se sentir socialement déconnectés au travail.
« No person is an island: Unpacking the work and after-work consequences of interacting with artificial intelligence » est le titre de l’article de recherche. Aucun individu n’est une île : on sait que les relations sociales sont fondamentales pour le bien-être des individus (Umberson & Karas Montez, 2010).
Les chercheurs théorisent que plus les employés interagissent avec l’IA dans la poursuite de leurs objectifs de travail, plus ils ressentent un besoin d’affiliation sociale, ce qui peut contribuer à un comportement d’aide accru envers les collègues sur le lieu de travail. Cependant, ils ressentent également un sentiment de solitude, qui peut ensuite nuire au bien-être des employés après le travail (c’est-à-dire plus d’insomnie et de consommation d’alcool).
Dans le cadre de l’utilisation de l’IA au travail, le besoin accru d’affiliation sociale expliquerait le comportement d’entraide, tandis que le sentiment de solitude accru induirait davantage de consommation d’alcool et d’insomnie.
Source: Tang et al. (2023)
C’est le résultat de quatre études menées auprès de 794 employés de quatre régions différentes (Taiwan, Indonésie, États-Unis et Malaisie).
Conséquences pour les organisations
Les entreprises doivent prendre conscience que l’adoption de l’IA peut avoir un impact significatif sur le bien-être de leurs employés.
Une des réactions immédiates pourrait être d’interdire l’usage de solutions comme ChatGPT dans le cadre professionnel, pour prévenir ces effets négatifs. Certaines sociétés l’ont fait.
Mais cette mesure serait totalement contre-productive. En effet, vous ne feriez que promouvoir un « shadow GPT » incontrôlé, avec des secrets professionnels exposés et des comptes utilisateurs potentiellement piratés (voir notre article sur l’avantage d’utiliser un GPT personnalisé).
De plus, les employés se retrouveraient encore plus seuls, livrés à eux-mêmes, avec le sentiment coupable d’enfreindre sciemment les règles de leur organisation.
Que faire alors ?
Les entreprises pourraient envisager de former leurs employés à travailler efficacement avec l’IA, afin d’encadrer les usages et de minimiser l’anxiété qui pourraient découler de l’interaction avec ces systèmes. Il pourrait également être bénéfique de concevoir des systèmes d’IA qui sont plus « sociaux » et collaboratifs qui favorisent une interaction plus naturelle et humaine.
A noter que la stimulation du besoin d’affiliation sociale dû à l’interaction avec l’IA peut être bénéfique pour une organisation car elle favorise les comportements d’entraide entre les employés. L’IA devient un nouvel « objet frontière » qui permet de créer du lien. Mais attention ! Il est impératif d’introduire des garde fous. Selon les auteurs :
Il faut offrir des occasions de socialisation non liées à l’IA pour atténuer la situation de travail socialement déficiente causée par les interactions avec celle-ci.
En prenant en compte ces résultats, les entreprises peuvent développer des politiques et des pratiques qui encouragent l’interaction et la collaboration entre les employés dans un environnement, avec à la fois (1) un lieu d’entraide lié à l’IA mais aussi (2) des mécanismes de socialisation non liés à l’IA.
Cela pourrait inclure des initiatives telles que des séances de brainstorming en équipe, des projets collectifs et des espaces de travail collaboratifs avec et sans IA.
ChatGPT individuel vs GPT pour les collectifs
On comprend bien que le recours individuel à ChatGPT puisse créer une forme d’isolement. Une approche plus adaptée, consiste à promouvoir l’utilisation collective de l’IA. Plutôt que d’interroger individuellement ChatGPT, pour un strict contexte individuel, les employés pourraient l’utiliser dans le cadre de projets collectifs où les résultats et les suggestions de la machine seraient partagés avec de vrais humains. Cela permettrait d’intégrer l’IA de manière plus harmonieuse dans les interactions humaines, renforçant ainsi la collaboration et l’innovation au sein de l’organisation.
En adoptant cette approche, les organisations peuvent créer une culture de travail qui valorise l’interaction humaine tout en tirant parti des avantages de ces puissantes technologies (pour en savoir plus c’est ici).
Que propose MARYLINK sur cette piste ?
En intégrant l’IA dans les espaces de discussion, d’idéation et de gestion de projets, MARYLINK met l’accent non seulement sur la productivité, mais aussi sur l’interaction humaine et le partage des connaissances.
Cette intégration favorise également l’inclusion en veillant à ce que tous les membres d’une équipe puissent contribuer et bénéficier des avantages de GPT. Au lieu de se sentir isolés ou menacés par ces nouvelles technologies, les employés peuvent voir comment l’IA peut améliorer leur travail, faciliter leurs tâches et les aider à résoudre des problèmes plus efficacement.
De plus, le partage des résultats des interactions avec l’IA peut favoriser un sentiment de communauté et de coopération. Cela permet aux employés d’apprendre les uns des autres, de partager leurs expériences et de trouver ensemble des solutions à des défis communs. Cela crée également une culture d’apprentissage continu, où les employés sont encouragés à expérimenter et à s’adapter à l’évolution des technologies.
En favorisant la collaboration et le partage, et en minimisant l’isolement, une plateforme MARYLINK peut permette de réduire le stress, l’anxiété et la solitude, associés à l’utilisation de l’IA.
En mettant l’accent sur le rôle de l’IA en tant que facilitateur et non en tant que substitut à l’interaction humaine, MARYLINK contribue à maintenir un sentiment d’appartenance et de communauté dans les organisations.